J. O. de Mexico 1968

 

Le scandale à l'issue du 200 mètres.

 

L’américain Tommie Smith, un Noir, vient d’établir un nouveau record mondial du 200m (19 s 83).

L’évènement et la compétition sportive elle-même était particulièrement spectaculaire

et extraordinaire. Cependant, lors de la remise des médailles, la cérémonie protocolaire va

marquer l’histoire olympique par sa particularité. En effet, Smith et John Carlos (Noir et de

nationalité américaine également) portent tous les deux un gant noir dans une main et un badge

des Droits Civiques est accroché sur leur survêtement.

Pendant l'hymne américain, les deux coureurs noirs américains lèvent le poing vers le ciel et

baissent la tête. L'hommage et le salut du Black Power est évident. Ainsi les deux coureurs

protestent contre l'inégalité des races aux Etats-Unis. De plus, le fait que ce geste soit effectué

pendant l'hymne américain veut aussi dire que l'idée de liberté qu'exprime l'hymne ne

s'applique qu'aux individus à la peau blanche.

Après la cérémonie, le champion Carlos expliqua aux journalistes : "Après ma victoire,

l'Amérique blanche dira que je suis américain, mais si je n'avais pas été bon, elle m'aurait traité

de Négro". Le gouvernement américain ainsi que le Comité International Olympique n'ont pas

laissé passer les protestations politiques des deux coureurs. En effet, ils ont reçu l'ordre de

quitter sur-le-champ les Jeux Olympiques.

Cependant, quelques jours plus tard, trois autres coureurs américains du 400m. (Lee Evans,

Larry James et Ronald Freeman, tous les trois Noirs) ont imité les gestes de leurs compartiotes

(poing levé, béret noir sur la tête, symbole des Black Panthers), soit disant par solidarité.

Au retour de Smith et de Carlos aux Etats-Unis, alors que l'opinion publique internationale a

approuvé cette position prise par les athlètes, une période difficile commença. Rejeté par la

majeure partie de la société Blanche, Smith devra attendre six ans avant de pouvoir accéder à

un travail qualifié. Quant à Carlos, ce seront quatorze années d'attente qui lui permettront enfin

de promouvoir les Jeux Olympiques de 1984 dans les ghettos noirs.

A travers cet engagement très courageux et direct, devant les caméras du monde entier nous

pouvons bien voir le sacrifice fait par ces athlètes pour tenter de faire progresser l'égalité

raciale et encourager le mouvement du Black Power. Il ne faut pas non plus perdre de vue les

mesures répressives qu'entreprit le gouvernement américain..

 

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